Les deux tiers des personnes vivant avec le VIH au Sénégal sont dépistées, soit un taux de réalisation de 70% du premier volet de l’objectif "90-90-90’’ assigné par l’ONUSIDA, a indiqué la secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le VIH-Sida, Safiatou Thiam.
L’ONUSIDA, en vue de mettre fin au Sida en 2030, souhaite qu’à l’horizon 2020, 90% des personnes séropositives connaissent leur statut sérologique, 90% des personnes dépistées séropositives aient accès aux traitements ARV et 90% des personnes sous ARV disposent d’une charge virale indétectable.
Le Sénégal, en vue d’atteindre cet objectif, a mis en œuvre le TATARSEN (Test and Treat and Retain/Sénégal), une stratégie visant à améliorer l’état de santé des personnes dépistées positives et à réduire la transmission du VIH.
Dans cette perspective, les antirétroviraux sont désormais utilisés non seulement pour le traitement mais aussi pour la prévention de l’infection à VIH.
"Au Sénégal pour le premier 90 (de l’objectif assigné par l’ONUSIDA), nous sommes à près de 70%, donc on peut dire que les deux tiers des personnes vivant avec le VIH sont dépistées", a dit Safiatou Thiam dans un entretien avec l’APS.
Selon la secrétaire exécutif du CNLS, les objectifs arrêtés dans ce cadre consistent "à ce que 90 % des personnes positives soient dépistées" en 2020, que "90% de ses personnes soient mises sous traitement et que les 90% des personnes mises sous traitement ne transmettent plus le VIH", une manière de "couper la transmission", a-t-elle relevé.
Le traitement est "non seulement bon pour les personnes qui restent en bonne santé mais aussi pour la prévention contre de nouvelles infections", a souligné docteur Safiatou Thiam.
"On s’est dit que si on atteint ce résultat, on peut espérer mettre fin à la transmission du VIH d’ici 2020 parce qu’on a remarqué que les personnes mises sous traitement ne transmettent plus le VIH", a-t-elle ajouté.
Dans cette perspective, les personnes infectées bénéficient de traitements gratuits mais elles doivent en contrepartie accepter un suivi, "ce qui n’est pas évident dans certains groupes comme chez les prostituées."
Aussi plaide-t-elle pour la mise en place de "programmes qui leur sont favorables et qui ne sont pas stigmatisants pour elles."
"C’est pourquoi nous travaillons avec des organisations communautaires, surtout celles qui sont issues du même milieu par exemple, pour dérouler une intervention chez les prostituées’’, a expliqué Mme Thiam, soulignant la nécessité de "travailler avec des personnes de ce milieu."