Distinguée en 2025 par le prix « Modèle Diamant », décerné par l'Association Nationale des Sages-femmes d'Etat du Sénégal (ANSFES), Maïmouna Dieng incarne l’excellence et l’engagement dans un métier où chaque geste peut sauver une vie. Coordinatrice régionale de la santé de la mère et de l’enfant à Kaolack depuis janvier 2017, elle a contribué à réduire la mortalité maternelle et néonatale grâce à des actions rigoureuses de formation, de supervision et de suivi. En plus de trente ans de carrière, elle s’impose comme une référence, portée par un parcours jalonné de persévérance, de défis surmontés et de réalisations durables.
Rien ne l’a prédestiné à devenir sage-femme. C’est à travers une rencontre décisive, celle d’une étudiante de l’école des sages-femmes de l’hôpital Aristide Le Dantec, qu’elle découvre la noblesse du métier : être au chevet des femmes à des moments fatidiques de leur vie. Convaincue par la noblesse de cette mission, elle choisit de s’engager sur cette voie.
 
Un parcours académique et professionnel exemplaire
 
Après des études primaires et secondaires à Thiès et à Ziguinchor, elle intègre d’abord la faculté des sciences de l’UCAD pour une année préparatoire en médecine vétérinaire. Très vite, elle se réoriente vers sa véritable vocation : la formation de sage-femme d’État à l’hôpital Aristide Le Dantec, entre 1990 et 1993.
Ses débuts professionnels furent marqués par le courage et la ténacité. En 1993, affectée au centre de santé de Foundiougne, elle était la première sage-femme responsable d’une maternité rurale dans le département de Fatick. Jeune et peu expérimentée, elle devait parfois traverser les îles en pirogue, sans gilet de sauvetage, pour rejoindre Fatick lorsque le bac n’était pas disponible. Ces conditions difficiles n’ont fait que renforcer son engagement envers la santé maternelle et infantile.
Elle sera affectée au poste de santé de Tataguine jusqu’en 1998. Elle rejoint ensuite HOGGY, devenu Hôpital général Idrissa Pouye, où elle exerce jusqu’en 2001, avant de prendre ses fonctions au centre de santé de Kasnack (Kaolack), où elle est responsable de l’unité de consultations prénatales et de planification familiale, tout en assurant la coordination en santé de la reproduction du district de Kaolack jusqu’en 2006. Elle bénéficie ensuite d’une mise en position de stage à l’ENDSS de 2006 à 2008, puis devient directrice des études au Centre Régional de Formation en Santé (CRFS) de Kaolack jusqu’en 2014. Entre mars 2014 et janvier 2017, elle occupe le poste de superviseur régional en alimentation, nutrition et survie de l’enfant à la région médicale de Kaolack, avant d’être nommée coordinatrice régionale en santé de la mère et de l’enfant à la Région médicale, actuellement , Direction régionale de la santé de Kaolack poste qu’elle occupe depuis janvier 2017.
 
Réalisations
 
Elle a piloté de nombreux projets de formation et de sensibilisation, supervisé les audits de décès maternels et périnatals, et coordonné toutes les activités relatives à la santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent. Grâce à ses efforts, la mortalité néonatale dans la région de Kaolack a diminué de 36 à 11 décès pour milles naissances vivantes entre 2017 et 2023.
Recevoir le prix « Modèle Diamant » après 32 ans de service est pour elle une grande fierté. Elle souhaite que l’on retienne de son parcours l’image d’une femme engagée, généreuse et profondément attachée à sa mission.
« Le travail est un trésor », dit-elle en citant La Fontaine, un trésor qu’elle a su transformer en héritage vivant pour ses patientes, ses collègues et toutes les futures sages-femmes.