Monsieur le Président de la 78eme Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies Le Sénégal salue la tenue de cette réunion de Haut niveau sur la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) qui s’inscrit en droite ligne de nos engagements politiques à œuvrer ensemble pour un meilleur accès aux soins de santé. Ma délégation souscrit à la déclaration faite par la Tunisie au nom du Groupe africain et voudrait, à titre national, partager les positions suivantes. Mesdames et Messieurs, La CSU est pour tous les Etats un outil essentiel pour l’atteinte des objectifs de développement durable à l’horizon 2030. En effet, il est un mécanisme pour assurer l’accès équitable de tous aux services socio-sanitaires quels que soient leur lieu de résidence, leur capacité financière, leur religion, leur opinion. Il constitue dès lors une exigence sociale et économique, et un impératif de justice et d’équité. C’est pourquoi, notre engagement en faveur de la CSU doit être plus fort. Il doit tout aussi être renouvelé et pérennisé à travers des initiatives qui rendent nos systèmes de santé résilients C’est cela l’option du Sénégal qui, sous le leadership de Son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République, a érigé l’accès équitable à des services socio-sanitaires de qualité au rang de priorité nationale, En effet, conformément au Plan Sénégal Emergent (PSE) et au Plan national de Développement sanitaire et social (PNDSS) 2019-2028, le Gouvernement du Sénégal a mis en place plusieurs stratégies innovantes pour réduire les inégalités d'accès aux prestations socio-sanitaires. Ainsi, depuis 2013, il est mis en œuvre une stratégie d’assurance maladie universelle, qui a permis de faire passer le taux de protection contre le risque financier pouvant compromettre la satisfaction d’autres besoins essentiels du ménage de 20% à 52%. Une attention particulière a été réservée aux couches vulnérables, en particulier celles vivant avec un handicap dont l’enrôlement dans les mutuelles de santé et les bourses de sécurité familiale a été facilitée, depuis 2014, par l’instauration de la carte d’égalité de chance. En outre, dans le cadre de la politique d’assistance médicale, ces couches ont bénéficié des initiatives de gratuité des soins, notamment les enfants de moins de cinq ans, les personnes âgées de 60 ans et plus, les femmes enceintes devant subir une césarienne, les femmes atteintes de cancer du sein et/ou du col de l’utérus et les patients souffrant de maladie rénale chronique devant bénéficier de dialyse. Spécifiquement pour les maladies chroniques, l’Etat a alloué une subvention annuelle d’un milliard cinq cent millions (1 500 000 000) de francs CFA pour l’acquisition d’anticancéreux, en plus des cinq cent millions (500 000 000) de francs CFA annuels destinés à l’acquisition de l’insuline. Dans le domaine du renforcement de l’offre et faisant suite aux expériences tirées de la pandémie COVID -19, le Gouvernement du Sénégal a consenti d’importants investissements pour la construction de nouvelles infrastructures hospitalières de référence, la mise aux normes de blocs de Soins obstétricaux et néonataux d’Urgence (SONU) et la réhabilitation et la mise aux normes des services de base, en particulier les centres et postes de santé. A cela s’ajoute, la dotation en équipements de qualité avec un renforcement du dispositif de maintenance et de régulation. Toutes ces interventions sont sous-tendues par un renforcement des ressources humaines de qualité à travers la formation continue, l’attribution de bourses de spécialisation, l’amélioration des conditions de travail et de motivation. S’agissant des déterminants de la santé, le Sénégal a entamé la mise en œuvre de la stratégie « la santé dans toutes les politiques », qui consiste en une démarche holistique des priorités sanitaires nationales dans toutes les politiques sectorielles. Par ailleurs, suite aux engagements pris à Astana en 2018, le Sénégal s’est résolu à renforcer le cadre institutionnel des Soins de Santé Primaires (SSP), à travers la création en 2023 d’une Cellule chargée de leur promotion et leur gestion. Enfin, notre pays vient également de conclure, avec l’appui de l’OMS, l’évaluation de sa Stratégie Nationale de financement de la santé. Ceci devrait aboutir à l’élaboration d’une approche de financement mettant l’accent sur le renforcement de la mobilisation de ressources domestiques. Mesdames et Messieurs La déclaration que nous venons d’adopter comporte des éléments essentiels pour nos politiques publiques en matière sanitaire. C’est pour moi le lieu d’inviter tous les Etats membres et nos partenaires stratégiques à agir ensemble pour bâtir un monde en meilleure santé sans aucune forme d’exclusion sociale, tout en respectant les spécificités culturelles des Etats membres. De même, il me semble également important de réduire à défaut d’effacer la fracture sanitaire entre les pays du Nord et ceux du Sud, en termes de recherche et de production de médicaments, de vaccins et de traitements, notamment par des initiatives concrètes et durables. Pour conclure, je réitère l’engagement du Sénégal à œuvrer au renforcement de la couverture sanitaire universelle, intrant essentiel pour un développement durable.