Des médecins s’occupent de plus en plus des tâches administratives au détriment de leur rôle qui est d’offrir aux populations des soins de qualité. Pour rectifier le tir, les membres de l’Association sénégalaise des professionnels de santé publique ont organisé, à Dakar, une table ronde pour réfléchir sur la question.

Le Pr Anta Tal Dia, chef du Service de la médecine préventive de la santé publique à la Faculté de Médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), a déploré le fait que certains médecins s’occupent plus de tâches administratives, se détachant ainsi de l’offre des soins. Ce faisant, elle les a invités à ne pas oublier leur rôle central qui est d’offrir aux populations des soins de qualité. « Nos médecins doivent veiller à la mise en place de ce paquet dans leurs structures respectives », a insisté ce professeur de Santé publique à l’Ucad. Mme Dia s’exprimait, le 28 juin dernier, à Dakar, lors d’une table ronde organisée par l’Association sénégalaise des professionnels de santé publique dont elle est la présidente.

A l’occasion, elle a indiqué que beaucoup de médecins ne soignent plus alors que le devoir d’un praticien est que l’offre de soins soit effective à tous les niveaux du système de santé. « C’est bien d’organiser la gestion en mettant en place des outils et de faire des évaluations de manière régulière. Mais les populations ont besoin de soins de qualité. Même si les médecins-chefs de district ont souvent des tâches administratives à gérer, ces derniers ne doivent pas oublier la pratique de leur métier qui est de soigner », a rappelé Anta Tall Dia. Elle a souligné aussi que dans un pays en développement comme le Sénégal, où le ratio médecins-nombre d’habitants n’est pas encore réglé, il n’est pas permis à un médecin formé pendant 8 ans de se départir de ses tâches quotidiennes. L’universitaire a expliqué que l’objectif de la table ronde est de pousser les acteurs de la santé publique à réfléchir sur les solutions à apporter pour combler certains manquements notés dans la profession de la médecine. « Nous connaissons les problèmes, mais notre objectif est de participer à la réflexion en proposant des pistes de solutions qui permettraient un bon fonctionnement du système de santé », a-t-elle soutenu.

Au cours de cette rencontre, le Dr Mouhamadou Traoré a exposé sur « Quel comportement professionnel est attendu du médecin de santé publique dans la perspective de la Couverture sanitaire universelle ». Pour lui, le médecin, quel que soit son grade, doit contribuer à la mise en œuvre des politiques de santé de son pays. Cela, en participant aux activités curatives et préventives.

Mme Bineta Ndir Diop qui s’est intéressée aux questions de la Santé de la reproduction pendant 34 ans, a développé le « Rôle capital de la pratique de l’infirmier et de la sage-femme dans le système de la santé publique ». Après avoir salué la contribution des infirmiers et des sages-femmes dans l’offre de soins, elle a proposé la création d’un prix de santé publique, lequel permettrait aux gagnants de voyager et de bénéficier des sessions de renforcement des capacités à l’international.